Les diffusions radio des courses du Tour de France confirmées pour 17 équipes, cinq refusent
Les plans pour que les communications internes de la course par équipe du Tour de France 2023 soient diffusées dans un format semi-direct devraient aller de l’avant, mais seulement pour 17 des 22 équipes présentes dans la course de cette année.
Selon L’Équipeles communications radio de course entre les directeurs sportifs et leurs huit coureurs seront diffusées pendant toutes les étapes, mais en différé et après surveillance par un groupe spécialement délégué de six responsables de l’organisation pour éviter les « écoutes clandestines » par les équipes rivales sur les plans des autres équipes.
« Nous souhaitons continuer à innover dans la technologie », a déclaré au journal Julien Goupil, directeur des médias d’ASO. La pratique fait partie intégrante des émissions de Formule 1 depuis plus de 20 ans et a fait l’objet d’un essai l’année dernière dans le Tour de France Femmes.
Cependant, toutes les équipes ne sont pas d’accord avec l’idée, le team manager de Groupama-FDJ Marc Madiot étant un adversaire particulièrement franc. Cofidis, Movistar, Jayco-AIUIa et Alpecin-Deceuninck n’autoriseront pas non plus l’accès à leurs communications de course.
Goupil a expliqué à L’Equipe qu’il estimait que l’écoute des radios de course s’inscrivait dans un processus historique de développement de l’accès à des « informations privilégiées » lors d’une étape.
« Nous avons d’abord eu un suivi en direct des coureurs et des caméras embarquées en 2015, puis nous avons eu une couverture 3D-Live des groupes de coureurs en 2018. Nous voulons que chaque innovation fasse partie de l’expérience des téléspectateurs. S’il y a un accident ou une attaque, c’est bon de savoir ce qui se dit.
L’accord de deux ans verra chaque équipe participante payée 5 000 € et sera disponible pour toutes les chaînes de télévision diffusant le Tour disposées à payer pour l’accès.
Non pas que toutes les équipes soient entendues, Marc Madiot demandant à L’Equipe de manière rhétorique : « S’il s’agit d’entendre ‘quand tu tournes à droite, il y aura un vent de travers dans deux kilomètres, où est l’intérêt ?’
« Et si vous dites à un motard « prenez le côté gauche d’un rond-point » et qu’il va à droite, vous aurez l’air d’un con. »
« D’un autre côté, si vous vous fâchez contre quelqu’un parce que vous êtes 15e dans la file des voitures de l’équipe derrière le peloton et que les bidons mettent beaucoup de temps à atteindre vos coureurs, quand vous arriverez à l’arrivée, vous aurez dix ou 15 équipes de caméramans de télévision voulant vous demander pourquoi vous vous êtes énervé.
Madiot a insisté sur le fait que le droit à l’intimité devait être maintenu, bien que d’autres directeurs sportifs aient soutenu que permettre aux communications de course d’être entendues était une question d’évolution avec le temps après la série Netflix ainsi que de permettre une plus grande transparence. Madiot a toutefois répliqué en arguant que la série Netflix avait été diffusée près d’un an après le Tour.
Le piratage non officiel des communications radio de course d’autres équipes fait depuis longtemps partie des légendes urbaines du Tour et d’autres courses.
Lors du Tour de France 2001, le leader DS de l’US Postal, Johan Bruyneel, a recouru à la radio via de faux messages sur le fait que Lance Armstrong était en mauvaise posture, devinant (à juste titre) que ses équipes rivales écouteraient puis l’utiliseraient pour les attraper. à l’improviste sur scène.
Des tactiques de radio de course similaires sont entrées en jeu lors de la Vuelta a España 2001, Igor Gonzalez de Galdeano a remporté l’étape la plus rapide de la course à Saragosse, avec une vitesse moyenne de 55,176 km. On a dit à Gonzalez de « leur donner du fil à retordre » – attaquer – dans son basque natal à la radio, car son directeur sportif Manolo Saiz s’est rendu compte que la plupart de ses rivaux, même s’ils écoutaient, ne parlaient pas cette langue.