Evenepoel et Pogacar en tête d’affiche de la Clásica San Sebastián – Avant-première
La Clásica San Sebastián est un rendez-vous estival prestigieux du calendrier WorldTour, une course difficile et vallonnée adaptée à de nombreux coureurs différents.
Comme toujours, les prétendants sont divisés entre ceux qui cherchent à essorer les dernières traces d’énergie et de forme physique après le Tour de France, et ceux qui sont en grande partie inactifs depuis le Giro d’Italia et se mettent donc en marche avant la Vuelta a España et les Classiques de fin de saison.
C’est une concoction qui crée une affaire sans fin et un samedi après-midi agressif et imprévisible de course au Pays basque.
La Clásica – connue sous le nom de Donostiako Klasikoa en langue basque – est l’une des courses d’une journée les plus éprouvantes avec une succession de montées abruptes autour de Saint-Sébastien et d’Irun, sur la côte nord de l’Espagne près de la frontière française.
Les coureurs s’attaqueront à une boucle d’ouverture puis se dirigeront vers les ascensions principales de Jaizkibel et Erlaitz, avant la finale du court mais raide Murgil.
L’année dernière, Neilson Powless (EF Education-EasyPost) a sprinté vers la victoire d’un quatuor de tête, le titre revenant généralement à un petit groupe, voire à un vainqueur en solo.
Les prétendants
Comme toujours, il y aura un fort contingent de finissants du Tour de France, le nom phare étant celui de Tadej Pogačar (UAE Team Emirates), deuxième au général à Paris.
Le Slovène a décidé de ne pas participer à la Vuelta a España, mais il aura toujours soif de victoire avant de se tourner vers les courses d’un jour de fin de saison, y compris les championnats du monde en Australie.
Le vainqueur de l’année dernière, Powless, devrait également courir, tout comme le vainqueur de 2016, Bauke Mollema (Trek-Segafredo), et un des 10 premiers du Tour à Romain Bardet (Team DSM).
Quant à ceux qui ne viennent pas de Paris, tous les regards seront tournés vers Remco Evenepoel (QuickStep-AlphaVinyl) avant ses débuts très attendus en Vuelta a España.
Le Belge est scruté partout où il va et, avant un test clé de ses futurs espoirs du Grand Tour à la Vuelta, il répondra à des questions pour savoir s’il est à la hauteur de ce test.
Telle est la vie de la jeune sensation belge, dont la première grande victoire en tant que professionnel est survenue lors de cette même course en 2019, alors qu’il n’avait que 19 ans. Evenepoel prendra les commandes de QuickStep en l’absence du champion du monde Julian Alaphilippe, qui a contracté le COVID-19 lors du Tour de Wallonie de cette semaine.
Simon Yates (BikeExchange-Jayco) est sans doute le favori d’avant-course et prospère dans ce genre de courses. Il a pris les devants lors de son retour à la course après le Giro cette semaine avec une victoire en solo à l’Ordiziako Klasika.
Parmi les autres grands noms qui reviennent à la vie après le Giro, citons le vainqueur de la maglia rosa Jai Hindley (Bora-Hansgrohe), ainsi que le vétéran Vincenzo Nibali (Astana Qazaqstan) et le favori local Mikel Landa (Bahrain Victorious).
Et comment oublier Alejandro Valverde (Movistar), deux fois vainqueur en 2008 et 2014, et quatre fois de plus sur le podium. À 42 ans, c’est le chant du cygne de sa carrière, mais à quel point son équipe pourrait désespérément faire avec quelques points UCI alors qu’elle glisse plus loin dans la bataille de relégation du WorldTour.
La route
Le parcours de la 41e édition de la course se déroulera sur un parcours presque identique à celui de l’année dernière, avec six ascensions sur le parcours de 224,8 km commençant et finissant à San Sebastián.
La course commence vers l’ouest le long de la côte nord de l’Espagne avant de se diriger vers l’intérieur des terres pour affronter trois ascensions sur un tronçon de 40 km juste avant la mi-parcours. Après quelques côtes non classées, l’ascension commence par l’Azkarate de catégorie 3 (4,2 km à 7,3 %), suivi de l’Urraki de deuxième catégorie plus long (8,6 km à 6,9 %) puis de l’Alkiza de troisième catégorie (4,4 km à 6,2 %).
L’itinéraire s’infléchit ensuite vers le nord-est sur 40 km, vers Irun, où les ascensions décisives nous guettent. Le célèbre Alto de Jaizkibel (7,9km à 5,6%) culmine avec un peu plus de 60km à parcourir et devrait voir le départ de la course s’enflammer. Après une descente et une courte course à travers Irun, c’est l’Erlaitz beaucoup plus percutant (3,8 km à 10,6%), qui culmine à un peu plus de 40 km de l’arrivée.
Ce qui reste du peloton se dirigera ensuite vers la descente et franchira la ligne d’arrivée avant de quitter la ville pour affronter la boucle d’arrivée hérissée. Tout se résume à la montée de Murgil, longue de seulement 2,1 km mais dressée comme un mur avec une pente moyenne supérieure à 10 %.
Les coureurs ne continueront pas jusqu’à l’Alto de Mendizorrotz comme lors des éditions précédentes mais, avec 8,2 km du sommet à la ligne d’arrivée, il faut redescendre à San Sebastián et quelques kilomètres sur le plat avant qu’un vainqueur en solo ne rentrer à la maison ou nous verrons un sprint prudent pour le titre d’un petit groupe.