Toon Aerts cherche une aiguille dans une botte de foin alors qu’il tente de lutter contre une interdiction de dopage de deux ans
Toon Aerts et ses avocats ont admis qu’ils cherchaient une aiguille dans une botte de foin alors qu’ils tentaient de prouver qu’un complément alimentaire contaminé avait provoqué le test antidopage positif du Belge pour le létrozole, un médicament stimulant la testostérone.
Jeudi, le coureur de cyclo-cross a révélé qu’il risquait une interdiction de deux ans après que l’UCI ait prononcé une peine avant une audience finale du Tribunal antidopage. L’UCI reconnaît apparemment qu’Aerts n’a pas pris volontairement de létrozole, lui offrant une interdiction de deux ans au lieu d’une suspension complète de quatre ans.
Cependant, pour réduire encore plus son interdiction voire éviter une sanction, Aerts et ses avocats doivent prouver la contamination au létrozole.
« Nous avons trouvé un supplément contaminé mais dans un récipient ouvert. Pour être juridiquement contraignant, nous devons également trouver un supplément contaminé dans un récipient fermé. Et malheureusement, nous n’avons pas réussi à ce jour. Donc officiellement, la source de la contamination n’a pas été trouvée », a expliqué Yannick Prevost, le manager d’Aerts.
« C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. On sent qu’on a déjà tout analysé. Il est devenu presque impossible pour un athlète de prouver son innocence. Nous continuons d’espérer une remise de peine mais mentalement nous devons aussi nous préparer au scénario où il ne sera pas autorisé à reprendre la course avant le 16 février 2024. »
Aerts a été testé positif à un métabolite du létrozole en janvier dernier, 10 jours avant la Championnats du Monde Cyclo-cross UCI en Arkansas, où Aerts a terminé à la sixième place. Il pourrait être dépouillé de ce résultat ainsi que de son victoire à Lille le 6 février, une troisième place au Gavere Superprestige.
Le létrozole est considéré comme une « substance spécifiée » qui ne nécessite pas de suspension provisoire obligatoire. Aerts aurait pu continuer à courir en 2022 jusqu’à un verdict final, mais a choisi de s’auto-suspendre de la course alors que lui et l’UCI travaillaient sur l’affaire. Il a été placé en statut inactif par son équipe Baloise Trek Lions.
Son test positif aurait montré une concentration de 2,4 nanogrammes de létrozole par millilitre, avec plusieurs tests antidopage avant et après confirmés comme négatifs. Il n’y a pas de seuil pour le létrozole et donc même un positif non intentionnel causé par une contamination conduit à une interdiction.
Tout ce que Aerts peut faire, c’est essayer de prouver qu’il y a eu contamination, passer par la procédure disciplinaire et peut-être faire appel devant le Tribunal arbitral du sport.
« Le fait qu’il y ait non-intentionnalité rend si difficile pour moi d’accepter la punition », a déclaré Aerts après avoir lu une déclaration et éclaté souvent en sanglots.
« C’était l’enfer d’annoncer cette nouvelle à mes parents, ma copine, mon frère. Heureusement, ils ont toujours cru en moi et j’en ai reçu beaucoup de soutien.
« Les tricheurs devraient être punis, mais cela ressemble à de la pure injustice. Il faut faire quelque chose à ce sujet. Il est incompréhensible que ce soit la façon de travailler en 2022. »
Aerts a choisi de ne pas courir lorsque son test positif est apparu afin que toute interdiction éventuelle puisse inclure le temps nécessaire pour terminer la procédure disciplinaire. S’il est banni deux ans, Aerts ne pourra reprendre la course que le 16 février 2024, en toute fin de saison de cyclo-cross.
« Je continuerai à faire tout ce que je peux pour prouver mon innocence », a-t-il déclaré. « Je suis convaincu que je pourrai à nouveau faire du cyclocross. Je suis actuellement confronté à beaucoup d’incertitudes mais je sais que ma deuxième carrière débutera le 16 février 2024 au plus tard.