Des problèmes de sécurité arrêtent le peloton et créent la course de côte du Hautacam au Tour des Pyrénées

« Des exigences qui ne correspondent pas à leur niveau » – Le directeur du Tour des Pyrénées blâme les coureurs pour l’annulation

Le directeur du CIC-Tour Féminin International des Pyrénées a critiqué les coureurs participants après l’annulation de l’événement par l’UCI avant la dernière étape de dimanche pour des raisons de sécurité.

Après que l’étape d’ouverture de vendredi ait été gâchée par une série d’incidents dangereux, notamment du trafic venant en sens inverse sur le parcours de la course et des voitures en stationnement bloquant les routes, le peloton a organisé une manifestation sur l’étape 2, neutralisant efficacement la course jusqu’à la montée finale de Hautacam, où Marta Cavalli ( FDJ-Suez) remporte la victoire et le maillot de leader.

Plusieurs équipes ont choisi de se retirer avant l’étape finale de dimanche en raison de ces problèmes de sécurité, et l’UCI a ensuite annulé le reste de la course après consultation des organisateurs, du CPA et des commissaires.

Bien que la décision d’annuler l’événement ait été prise par l’UCI, le directeur de course Pascal Baudron a réservé sa colère aux coureurs qui avaient fait part de leurs inquiétudes quant aux dangers auxquels ils étaient confrontés lors de l’étape d’ouverture.

« Ce qui se passe, c’est que les filles ont des exigences qui ne correspondent pas à leur niveau », a déclaré Baudron dimanche matin, selon La Nouvelle République. « Ils pensent qu’ils sont sur le Tour de France et que toutes les routes doivent être fermées, que tout doit être verrouillé. Mais en France, on ne peut pas faire ça.

Suite à l’annulation officielle de la course, Baudron a continué à concentrer ses critiques sur les coureurs, affirmant qu’ils « sciaient la branche sur laquelle ils étaient assis ».

« Ils pourront pleurer le jour où il n’y aura plus de course, et c’est ce qui va arriver », a-t-il déclaré. « Très honnêtement, je ne pense pas que ça vaille la peine d’organiser une course pour voir tous ces mois d’efforts gâchés par les caprices d’enfants gâtés. Et je pense à tous les bénévoles qui travaillent si dur. C’est catastrophique pour le moral.

Parler à La République des Pyrénées, co-organisatrice Elisabeth Chevanne-Brachet a reconnu qu’il y avait eu des inquiétudes concernant l’étape d’ouverture de la course, mais elle a insisté sur le fait qu’il n’y avait eu aucun problème sur l’étape 2 à Hautacam. Il s’agissait de la deuxième édition du Tour des Pyrénées, dont l’épreuve inaugurale l’an dernier avait été remportée par Krista Doebel-Hickok.

« L’idée de cette course était de donner de la visibilité aux courses féminines, de proposer une course de montagne qui n’existe pas ailleurs sur le calendrier et de préparer les coureuses pour le Tour de France Femmes », a déclaré Chevanne-Brachet, qui a ajouté que l’organisation avait tenté en vain de courir l’étape finale sous l’égide de la Fédération française de cyclisme après la décision de l’UCI.

« Il y a beaucoup de courses qui s’arrêtent. Le Tour de Belgique a été annulé, le Women’s Tour a été annulé, le Giro pourrait ne pas avoir lieu. Si ça continue comme ça, il n’y aura plus de cyclisme féminin.

Phase d’ouverture dangereuse

Dans une lettre à l’UCI dimanche matin, le président de la CPA, Adam Hansen, a noté que 17 des 24 équipes avaient exprimé leur inquiétude quant à la sécurité de la course, avec seulement sept équipes favorables à la poursuite. Hansen a ajouté qu’un sondage auprès des chefs d’équipe avait montré neuf en faveur de terminer la course et neuf contre.

« Compte tenu des risques encourus, nous croyons fermement qu’une course cycliste ne vaut pas la peine de mettre en danger la vie des cyclistes féminines », a écrit Hansen.

Simone Boilard (St Michel-Mavic-Auber93) a décrit les dangers rencontrés par le peloton lors de l’étape d’ouverture.

« Il y avait des véhicules venant en sens inverse », a-t-elle dit Radio Canada. « Et quand nous sommes arrivés au sommet d’une colline, il y avait un véhicule garé sur la gauche, donc nous avons dû tourner à droite pour le contourner, mais ensuite il y avait un autre véhicule garé sur la droite, donc nous avons dû dévier vers le gauche.

« Il n’y avait aussi que quatre motards en course, et ils ont été un peu dépassés, alors ils nous ont dépassés un peu vite sur des routes étroites. »

Boilard a exprimé une certaine sympathie pour les organisateurs suite à l’annulation de la course mais elle a souligné que les conditions auxquelles étaient confrontés les coureurs n’étaient pas acceptables.

« J’ai des sentiments mitigés, car je pense que c’est dommage pour l’organisation, mais en même temps, si nous continuons à tolérer cela trop longtemps, c’est notre sécurité qui est en jeu », a déclaré Boilard. « C’était l’un des pires des courses que j’ai jamais faites, mais d’un autre côté, c’est vrai que d’autres courses étaient aussi dangereuses.

Le directeur sportif de Cofidis, Gaël Lebellec, a qualifié la situation de « délicate », mais a exprimé l’espoir qu’elle pourrait être l’occasion d’apporter des améliorations à l’avenir.

« Nous sommes conscients que nous n’existerions pas sans organisateurs et nous avons la chance d’avoir un calendrier bien fourni. Mais quand la sécurité est jugée trop faible, on ne peut pas faire prendre à nos coureurs des risques non négligeables », a déclaré Lebellec La Nouvelle République.

« C’est un triste jour pour le cyclisme féminin, mais c’est aussi un jour important pour l’avenir du sport, ce qui sera formidable si toutes les personnes impliquées travaillent main dans la main. »

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