Blog d’Elisa Balsamo : Le maillot arc-en-ciel a dépassé toutes les attentes
Elisa Balsamo est la championne du monde sur route féminine en titre et porte le maillot arc-en-ciel lors de sa saison inaugurale avec Women’s WorldTeam Trek-Segafredo en 2022.
Elle a réalisé un triplé impressionnant ce printemps en sprintant vers la victoire lors de trois courses d’une journée – Trofeo Alfredo Binda, Classic Brugge-De Panne et Gent-Wevelgem.
Egalement champion d’Italie sur route, Balsamo s’alignera pour défendre le maillot arc-en-ciel lors de la Championnats du Monde Route UCI à Wollongong, Australie. Elle partage les idées du peloton dans une série de blogs pour Cyclingnews.
Nous voici, aux moments d’adieux.
Pas à la saison, puisqu’il reste quelques jours de course en octobre, mais à ce maillot blanc aux couleurs de l’arc-en-ciel que je porte depuis un an.
Dans quelques jours, il sera de nouveau à gagner, lors de la course sur route de Wollongong. Quand j’y pense, une petite mélancolie « saine » m’accompagne.
J’avoue que je me suis attaché à me voir courir avec. L’idée d’arriver début septembre pour l’enlever, pour soulager la pression ou le poids de mes épaules, ne m’a jamais traversé l’esprit.
Cependant, le samedi 24, cela peut passer sur les épaules de quelqu’un d’autre, et il est juste que j’en sois conscient.
Il y a un fait qui en dit long sur la façon dont cette année a été spéciale pour moi. Il y a quelques semaines, à Madrid, lors de ma dernière course avant de partir pour l’Australie, j’ai gagné. La même chose s’était produite lors de la première course avec Trek-Segafredo en février.
C’était la boucle d’un cercle, un fait très significatif sur combien ce maillot était capable de me pousser à donner toujours plus, à ne jamais baisser les bras, à honorer chaque course.
Il a porté mon 2022 au-delà de toutes les meilleures attentes.
Ça a été comme une seconde peau, un costume fait exactement sur mesure qu’au début, j’ai dû m’habituer à le porter mais ensuite, ça m’a permis de briller partout. Cela m’a fait réaliser que les rêves ne doivent pas rester dans le tiroir.
Être champion du monde a été une expérience que je porterai avec moi pour le reste de ma vie. Cela m’a donné tellement conscience de mon potentiel que, pour quelqu’un qui a tendance à être aussi peu sûr de lui que moi, ce fut un changement de vitesse impressionnant.
J’ai appris le sens des responsabilités, car lorsqu’une équipe a confiance en vous et travaille dur pour vous mettre en position de gagner, vous ne pouvez pas reculer. Et en cela, cela m’a tellement alimenté.
J’ai été capable d’être constant dans mes performances de février à maintenant – un fait qui me rend tellement, tellement heureux. Tout ça, grâce au maillot blanc aux rayures arc-en-ciel.
Samedi, je ferai plus que de mon mieux pour essayer de le porter une année de plus. Je sais que répéter est très difficile. Je sais que j’aurai beaucoup d’yeux sur moi. Mais je sais aussi que je peux être calme et serein, car je l’ai déjà gagné une fois.
Tous les athlètes, au moins un jour dans leur vie, devraient ressentir l’excitation que j’ai ressentie en étant championne du monde. C’était quelque chose d’unique que, de tout mon cœur, j’espère revivre, tôt ou tard.